Pour qui veut tourner la page d'une expérience difficile, prendre un nouveau départ, il y a une étape délicate, celle qui consiste à accueillir pleinement qu'aujourd'hui c'est lourd.
Beaucoup de personnes voudraient prendre un raccourci, entamer tout de suite le rebond. Elles s'activent en espérant ne pas descendre plus bas.
La tentation du rebond immédiat
Dilan vient de craquer peu avant les concours qu'il préparait : son corps à dit stop. Abasourdi par le diagnostic du médecin, il répète : dépression, quand même ! Lorsqu'il essaye de reprendre les cours quelques semaines plus tard, son corps lui envoie des signaux encore plus clairs : c'est vraiment stop ! Cette fois Dilan accepte de lâcher, d'accueillir ce qui se passe, d'entendre le message… un nouvel avenir va pouvoir se dessiner.
Elias a perdu un être cher, un pilier de sa vie. Du même coup il a perdu son travail mais il espère rebondir rapidement. J'accueille, consciente d'une certaine illusion. Quelques semaines plus tard il fond en larmes devant le conseiller Pôle Emploi qui le renvoie gentiment : prenez le temps de vous soigner, vous reviendrez plus tard. Cette fois Elias a compris que c'était sérieux. Il accepter de se donner le temps de visiter le traumatisme qu'il vient de vivre… une nouvelle confiance en lui va pouvoir naître.
Chaque histoire est différente mais personne ne fait l'économie de passer par ce creux souvent redouté.
Parfois les personnes pressentent qu'elles ont ce cap délicat à passer. Elles anticipent que cela ira beaucoup mieux après et me demande de les aider à déposer les armes.
Le courage de déposer les armes
Claude vient de prévenir son manager qu'il s'arrêtait pour épuisement mais il redoute d'aller chez le médecin. Il est encore crispé sur son épée, me dit-il. A peine l'a-t-il laissée tomber qu'il prend conscience d'une armure très lourde – enlever le haut, le bas – puis d'un casque très encombrant – le déposer... Enfin libéré de tout ce poids il goûte un profond soulagement.
Pour Yvon c'est la conscience de brasser de l'air comme un moulin à vent. Avec mon aide il parvient à déposer son épée, une lourde cote de maille et encore des boulets! Alors l'horizon se dégage, un autre avenir semble possible.
Avez-vous déjà remarqué comme on remonte plus sûrement après avoir touché le fond de la piscine ?
Y'a-t-il un sujet à propos duquel vous vous débattez pour ne pas descendre plus bas ?
Paule Terreaux
www.pauleterreaux.fr
J'ai envie de passer à la suite
Commentaires
Bonjour Paule, Je viens de lire ton texte "déposer les armes" : j'en ai les larmes aux yeux ! que c'est beau et touchant, je trouve !
Merci pour toutes ces graines que tu sèmes pour inviter à prendre soin de soi ! Quel beau travail pour adoucir le monde !